Depuis février 2019, une vingtaine de jeunes se sont rassemblés avec un seul leitmotiv : « Apporter la vraie sensualité musicale en ressuscitant une musique oubliée, celle de souche pure » . Samedi prochain, le 2 novembre, ils présentent leur premier concert. Dans la foulée de leurs préparatifs, le magazine Jimbere leur a rendu visite.
Un florilège de chants qui suscite des frissons, rien que dans les préparatifs. Nous sommes dans la cour de l’école Stella Matutina. Face à ces jeunes qui fredonnent ces airs, on ne peut que ressentir qu’une ébriété dans l’âme et des chatouillements merveilleux à l’oreille. Depuis des mois, c’est là où ces jeunes ont installé leur quartier général pour préparer ce « concert inédit ».
Rien qu’en entrant dans cette salle de préparations, on a l’impression d’être à mille lieux de Bujumbura. L’illusion d’être dans un opéra célèbre, est trop parfaite. Le plat que ces jeunes concoctent, c’est du jamais vu sur le sol burundais : Aria sur Aria, ils s’attaquent aux morceaux médiévaux les plus célèbres. Mine de rien, c’est avec une agilité déconcertante, une impétuosité hors-norme, qu’ils entonnent Lacrimosa de Mozart.
Encore, faut-il le voir pour le croire. Avec une virtuosité lyrique sans précédent, ils n’ont pas peur de s’attaquer non plus aux classiques de Verdi, encore moins aux concerti romantiques de Bach ou Beethoven : « Ces voix enroulées, dorlotées sont le fruit d’un travail de longue haleine. Depuis le début de l’année, on est là. 4h par jour, de 15h à 19h », assure Arnold Ol’olenyanya Banyerwha.
Pourquoi le concert, et qui en sont les organisateurs ?
Janvier 2019. Des jeunes amoureux de la musique commencent à se mettre ensemble. Ils sont de 3 nationalités : burundaise, congolaise et rwandaise. « On voulait conjuguer nos efforts et nos petits moyens pour organiser concert. Dieu merci, on y est presque », précise Tchako, leur leader.
Et la raison derrière l’organisation de ce concert ? « Notre constant a été que le mélomane burundais n’a pas assez de choix. Il est massacré par une musique monotone, tapageuse et qui n’a rien à voir avec l’essence de la musique. On veut lui apporter un autre répertoire », martèle-t-il, avant d’ajouter : « On leur propose une expérience inouïe de musique distillée, riche en couleurs. On leur a concocté un menu qui va comprendre des chants classiques des grands virtuoses comme Mozart, des airs indiens, arabes, des chants traditionnels africains sans oublier quelques mélodies modernes. »
Et pour enrichir l’expérience, Tchako fait savoir qu’ils ont fait aussi appel à des violonistes et pianistes venus de l’étranger.