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Retraité de la Police, il refuse « de mourir » en entrant à l’université

A 59 ans Anicet Nigiyimana a repris le banc de l’école, se refusant,  contre toute attente, à une retraite tranquille. Une façon pour lui de « rester en vie »…

8h du matin, Université Lumière de Bujumbura, auditoire de bac 3 de la faculté de Droit. Des petits groupes sont formés çà et là, selon les affinités. Dans les coins, des sourires et rires fusent pour les selfies. Dans l’encadrement de la porte, apparaît un quinquagénaire, documents aux mains. Le tohu-bohu reste le même. Quelques étudiants viennent le saluer amicalement comme s’il était un pote du quartier. « Bon sang, ils sont insolents ces étudiants », dirait Untel, « Il est super cool ce professeur », dirait un autre. Et si ce quinquagénaire était un étudiant ? Tout à fait! Vous ne vous trompez pas. Cet homme aux cheveux sel et poivre est bel et bien un étudiant malgré ses airs de grandpa au milieu de ses petits-enfants.

Papy à la fac

Il y a quatre ans, Anicet Nizigiyimana prenait sa retraite. Après plus d’une trentaine d’années passées au sein de la police nationale avec le grade d’OPC1 (Grade équivalent à celui de colonel dans les forces armées), il a pris une décision des plus surprenantes: s’inscrire à l’université. Un ex-flic à la Fac, il faut l’avouer, il y a de quoi s’étonner. S’il y en a d’autres, ils se comptent sur les doigts de la main.

La réaction de sa famille, de son entourage ? Il répond en haussant les épaules, sourire aux lèvres : « Je n’ai jamais demandé conseil à qui que ce soit. C’est une décision que j’ai prise de façon très personnelle, mais je pense qu’ils ont vraiment apprécié ».

Et pourquoi venir batailler avec le syllabus après 60 ansà vivre ? « J’ai refusé de mourir.» La réplique est digne d’un ex-officier. Et d’expliquer : « La plupart des gens meurent quelques années après la retraite. En vérité, ce qui les emporte, c’est l’inoccupation. Moi je ne veux pas rester inoccupé, j’ai refusé de mourir! »

Trois années après, Anicet est presque au terme du cycle de baccalauréat. Comme il le martèle sans cesse, il ne veut surtout pas rester inoccupé. « Je vais prester en tant qu’avocat conseiller.»

 

 

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