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« Jehokuki » interdite de circuler au-delà de 18h : grincement de dents

Les habitants de Bujumbura n’entendront plus leur vrombissement pendant la nuit. Une mesure de la Police du Burundi qui n’est pas du goût des usagers, étant donné que depuis un temps les citadins adoptent de plus en plus ce moyen de locomotion.

Pourquoi l’engouement de la petite mobylette de marque TVS dans la capitale économique ? « Son utilisation est relativement moins chère », argue John, un usager. L’entreprise Ladak qui en importe depuis 6 ans confirme la hausse de la demande : plus d’une centaine de « Jehokuki » importées cette année, contre 50 en 2017.

Et pour plusieurs raisons, celle qu’on appelle également « Agahene » fait le bonheur des citadins : « Son coût : aux alentours de 2 millions de FBu. Et quand vous faites le plein, (en peu plus de 4 litres d’essence) vous pouvez circuler pendant plus ou moins une semaine. Encore, aucun document n’est exigé pour son utilisation : ni permis de conduire, ni carte rose, et même l’assurance contre les tiers, le fameux RC (Responsabilité Civile) n’est pas obligatoire. Et ces derniers jours avec les les files d’attentes aux parkings des bus, elle est d’une grande aide », ajoute John.

Le motif de la mesure d’interdiction   

Le commissaire Moise Nkurunziza, porte-parole adjoint du ministère de la Sécurité Publique et de la Gestion des Catastrophes fait le point sur la décision : « A Mubone par exemple, un usager de mobylette est tombé dans une embuscade des voleurs, qui l’ont tué par après. Par ailleurs, certains utiliseraient ces engins pour fait du transport rémunéré illégal des personnes pendant la soirée ».

Et c’est vrai que le vol des « Jehokuki » est monnaie courante. Faut-il encore rappeler que les motos-taxi n’ont plus le droit de circuler en ville depuis un certain temps, là aussi à cause des impératifs de sécurité. Même dans les zones où ils sont autorisés, les conducteurs de moto-taxis ne peuvent pas travailler également au-delà de 18h.

« La nuit, la police ne devrait-t-elle pas plutôt sécuriser les rues et ruelles au lieu d’interdire aux citoyens de circuler avec ce moyen de déplacement. Si un malfaiteur utilise une voiture de marque Mercedes ou Corolla pour commettre un forfait, va-t-on interdire à toutes les Mercedes ou Corolla de circuler pendant la nuit ? » Voilà une question lancinante que John se pose sans cesse.

Protéger les citadins des malfaiteurs est effectivement le rôle de la police. Mais cette mesure vient certainement rendre plus difficile la mobilité à Bujumbura qui ne vit décidément pas son âge d’or.

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