Alors qu’on vient de célébrer la Journée Internationale de la Jeunesse ce 12 août, l’heure est aussi à la célébration de certains d’entre eux qui s’affirment dans leurs domaines respectifs. Jeune fille de 25 ans née à Bukeye en province de Muramvya, 5è enfant d’une fratrie de 8 filles, Audrey Niyobuzima est le cerveau, la main et le cœur d’une start-up baptisée à son effigie, Audrey Artifacts Company, et qui prospère dans la décoration. Statisticienne de formation, cette jeune fille est entièrement éprise par un esprit entrepreneurial et créatif. Portrait.
Le dynamisme de la jeune Audrey se forge dès l’école secondaire au Lycée Sainte Thérèse de Gitega(ENF). En effet, elle participe activement dans des activités parascolaires notamment en rédigeant et en interprétant différents rôles théâtraux. Arrivée à Bujumbura pour ses études académiques à l’université du lac Tanganyika, rien ne va la freiner dans son élan. Sauf que cette fois-ci, ce sera pour explorer d’autres nouvelles passions. Promptement, elle se départit de son premier hobby (théâtre) pour s’aventurer dans une activité génératrice de revenus, à savoir le décor, «pourvu que tout chemin mène à Rome», se dit-elle. Son Rome à elle ne saurait être autre chose que l’atteinte d’une autonomie financière en parallèle avec ses études
En 2018, l’aventure est lancée, elle décide de confectionner différents articles décoratifs dans l’objectif de les vendre, l’étincelle fut une vidéo trouvée sur YouTube: «Un jour, alors que je fais des recherches sur internet, je tombe sur une vidéo dans laquelle il est question de transformer le papier pour fabriquer des objets décoratifs, et d’emblée j’ai eu l’envie de me lancer dans cette affaire», se remémore Audrey.
Amoureuse des fleurs depuis son bas âge, la transformation du papier en fleurs sera sa première prouesse. Plus tard, elle se met à la confection des cadres pour photos, des couronnes épineuses, shirt-flowers, des bonnets pour Noël,… tous fabriqués à partir des petits objets usagés ou non qu’on peut se procurer facilement: cartons, bouchons, clous, fil, boîtes de conserve,…
De son logis à la galerie
Locataire de la zone Gihosha en Mairie de Bujumbura, Audrey décide d’implanter sa petite entreprise chez elle par faute de moyens. Petit à petit, grâce à des publications de ces réalisations sur les réseaux sociaux, et grâce à un soutien indéfectible de sa famille et de ses amis, elle parvient à collecter des moyens pour s’ouvrir un bureau dans une galerie au Quartier Asiatique: «beaucoup de mes clients ont acheté mes produits car ils les avaient vus sur les réseaux sociaux».
Au sein de sa propre entreprise Audrey Artifacts Company, cette jeune fille dirige d’une main de maître une équipe de 6 filles qui bossent au rythme des commandes reçues. Audrey se réjouit d’être autonome financièrement et d’avoir des moyens de façon régulière pour payer le loyer, les impôts, et ses employées malgré que ses rêves ne soient pas encore atteints: « je souhaite que mon entreprise puisse s’accroitre de manière qu’elle soit incontournable à Bujumbura dans le décor, la manicure, la pédicure, salon de coiffure et pourquoi ne pas élargir la gamme de nos produits avec d’autres services comme la restauration?», La détermination en place, Audrey voit les choses en grand. Pour elle, rien ne peut l’arrêter dans son effort de faire de son entreprise une des plus puissantes dans le pays, tout le mal que nous lui souhaitons.
Un article rédigé par Adiel Bashirahishize dans le cadre du stage au sein du Magazine Jimbere comme un ancien du programme « Enfants journalistes » de l’UNICEF Burundi.