Ce jeudi 6 septembre, trois pratiquants de kung-fu rentraient de Chine d’une formation de trois mois dans le célèbre « Son Shan Shaolin Temple » dans la province du Henan. Sept pays africains dont le Burundi avaient été invités par le Département culturel chinois pour apprendre notamment la pratique du kung-fu traditionnel.
Ils étaient attendus par un grand monde à l’aéroport international de Bujumbura. Yvès Ntirenganya, Issa Havyarimana et Isaac Ntamagendero venaient de passer trois mois sur les terres des maîtres du kung-fu, dans un temple vieux de plus de 1.500 ans. Accueillis en héros par plusieurs confrères à Bujumbura, en tenues habituelles de la discipline, les trois jeunes partis en juin ignoraient en réalité l’ampleur de l’aventure trois mois auparavant.
Il est vrai que les références en arts martiaux ne manquaient pas, du très regretté Jackie Chan à l’hilarant Jet-Lee, en passant par les guerriers volant dans « La secte du lotus blanc »… Du coup, la détermination affichée en Chine a surpris les maîtres, à Dung Feng, qui ne s’imaginaient pas voir des Burundais capables de si bien démontrer: « Nous avons passé trois mois de travail intense, mais riche en expériences. 15 heures par jour d’exercices, de démonstration, entrecoupées de plage de méditation en mode ‘Zen’ comme le faisait le Damo Boudhi Karma, le guide des Shaolins de cette localité » raconte Yvès Ntirenganya, qui est également le président de la Fédération Wushu de Bujumbura.
La formation dont ils ont bénéficié était essentiellement basée sur la culture chinoise et la philosophie du kung-fu, qui est fondée sur trois axes: le Confucius (le respect de la nature, de l’harmonie et le respect mutuel), le Zen (la méditation, la tranquillité du corps et de l’esprit ), et le Taoïsme (enchaînement des mouvements, la complémentarité du corps et de l’esprit.). « Une belle philosophie de vie », selon Yvès Ntirenganya.
Une discipline qui progresse au Burundi
Agréée en 2017, la Fédération nationale de Wushu est déjà présente dans cinq provinces du pays (Bujumbura Mairie, Muyinga, Ngozi, Kayanza et Kirundo). Plusieurs clubs y sont érigés, comptant des jeunes, garçons et filles, mineurs tout autant qu’adultes: « Notre sport est centré sur la discipline et le respect. Nous avons l’objectif de rassembler le plus grand nombre de jeunes pour leur inculquer cette manière de vivre dans le respect et la politesse », explique Yvès.
C’est ainsi que des films sont produits par la fédération dans l’optique de promouvoir cette discipline, en mariant la pratique du kung-fu à la tradition burundaise. Dernière production en date, le long-métrage « Gahanga », en phase de post-production.
Précisons qu’au mois de novembre prochain, une compétition internationale du wushu est prévue en Côte d’Ivoire. « Les couleurs du Burundi seront représentés » indique fièrement Yvès Ntirenganya.