Il est un des géants du journalisme sportif burundais. Une vraie source d’inspiration pour la nouvelle génération. Depuis les années 1980, ses émissions sportives drainaient déjà un grand auditoire à la Radio Nationale. Un modèle.
Monsieur Tungabose … non !!! Très cher grand frère, tu es la preuve vivante de l’abnégation, du courage et de l’amour du travail. Ceux qui me lisent, peut-être, se questionneront sur la motivation de ce texte, tellement les Burundais sont portés sur les hommages post-mortem. D’autres reconnaîtront la valeur d’une personne à la retraite.
Aujourd’hui, si je suis dans la famille des journalistes de sports du Burundi, c’est en grande partie grâce à toi. Et je ne suis pas le seul. Peut-être tu l’ignores, tes émissions de lundi et vendredi à 22h, et mercredi dans l’après-midi, n’étaient pas seulement des simples radiodiffusions, c’étaient des rendez-vous pour des milliers de jeunes et moins jeunes, à travers tout le pays.
L’aisance hors pair aux micros …
Vieux « Tunga… », encore au secondaire, je me rappelle que j’écoutais religieusement ta mélodieuse voix qui me transportait aux stades en France, en Italie, en Angleterre, etc. Elle me faisait courir le marathon avec l’Ethiopien Haile Gebrselassie. Les informations étaient très riches, bien fouinées et diversifiées. Mais ce n’était pas tout. Les ingrédients ne suffisant pas pour faire une bonne sauce, il faut aussi un bon cuisinier. Tu l’as été. Avec toi, le temps semblait s’arrêter, avec aussi cette bonne musique qui collait bien à ta voix.
Cher grand frère, tes successeurs sont fiers de suivre tes pas. Elvis Iradukunda, un de tes fervents admirateurs, actuellement journaliste aguerri à Buja FM ne tarit pas d’éloges. « L’émission commençait à 22h, mais dès le petit matin j’avais déjà hâte. Le soir, je prenais un peu d’avance, pour m’assurer que le poste de radio soit entièrement en ma disposition au bon moment. C’est ainsi que j’écoutais des émissions comme Umuteramyi, en attendant le lancement de mon émission préférée ».
Tout comme Elvis, Liliane Nshimirimana, que tu connais bien, l’actuelle présidente de l’AJSB (Association des Journalistes Sportifs du Burundi), c’est une de tes grandes admiratrices depuis bien longtemps. « C’est grâce à lui que j’ai connu les équipes légendaires comme Vital’O FC, Inter Star, Maniema Fantastique, etc. L’actualité internationale était tellement bien traitée qu’on aurait cru être téléporté vers les grands stades européens. Il avait cette manie de fouiller des histoires sur les stars du foot, leur vie privée, leurs loisirs, … ».
Cher grand-frère,
En vérité, la nouvelle génération des journalistes des sports a la chance de te côtoyer, et de profiter de ton expérience et ton humour à couper le souffle. Des fois, tu évoques tes débuts qui n’étaient pas faciles. Les moyens technologiques ne te facilitaient pas la tâche, mais tu as tenu bon, notamment grâce à ton amour pour ce métier. Cela nous aide, nous qui sommes relativement novices dans métier.
« La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a », dit-on. Tu nous as tout donnés. Tu n’as rien gardé sur toi, et cela t’honore. Ce petit texte est pour t’exprimer toute ma gratitude. Chapeau bas !