Elle a fait des études en Maths. Et elle est l’une des 5 arbitres dames internationales que compte le Burundi.
Le football pour elle est plus qu’une passion… sa vie ! Sifflet à la main, prête à donner le coup d’envoi, Suavis n’a pas froid aux yeux. La jeune dame vient de rentrer de la récente Coupe d’Afrique des Nations pour les dames, tenue en novembre 2016, au Cameroun. Ses services ont été sollicités en septembre 2016, lors de la compétition sous régionale du CECAFA en Ouganda. En 3 ans de carrière internationale, elle a déjà arbitré 5 rencontres internationales et un tournoi de la sous-région le CECAFA, en septembre 2016, en Ouganda. Sans compter les matchs locaux.
Un virus qui l’a atteint alors jeune : à 15 ans, elle est recrutée par une équipe féminine, la Rainbow de Gitega, qui est alors en Ligue A. Elle passe 5 années au poste de défense dans une formation qu’elle abandonnera pour des études universitaires … en Polytechnique. Maths et Physique à l’Université du Burundi, pour être plus précis.
«Je venais de réussir à l’Examen d’État pour entrer à l’Université. Il me fallait plus de temps pour préparer mes cours. Je devrais sécher certaines séances d’entraînements dans mon équipe. Mais comme j’avais déjà mordu au cuir, je me suis reconvertie en arbitre.»
Au bout des quatre ans qu’exige le cursus universitaire, « parce que c’est important tout de même, un diplôme », elle se retrouve enseignante de mathématiques en 2011. Maîtresse de son temps, elle décide de décrocher ses crampons pour une vraie carrière en plein dans sa passion : l’arbitrage.
Du coup, il lui faudra 3 ans de carrière bien réussie pour qu’en 2013, elle décroche le titre d’arbitre internationale.
De son parcours déjà impressionnant, elle garde des souvenirs parfois vivaces des premiers matchs locaux, quand elle sifflait des rencontres de troisième ou quatrième division : «Les équipes étant constituées de jeunes adolescents qui des fois n’ont pas leur langue dans leurs poches, j’essuyais des injures et des moqueries de toute part ».
Des fois, certains joueurs menaçaient d’abandonner le jeu, et ne restaient que par peur de se voir déclarés forfaits, avant de découvrir que même les arbitres dames sont aussi capables que les hommes.
Sinon, l’arbitrage pour elle est avant tout un sport comme tant d’autres, pour garder en forme le corps et s’aérer la tête. Bien qu’au début elle était mal vue, «certains nous disaient que nous ne sommes pas compétentes » elle a mené un combat pour se voir là où elle est.
Un seul rêve de Mme Iratunga : officier un jour à la Coupe du Monde.